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« Vous avez dit quoi ? Ortho… machin. Déjà l’orthographe, alors l’ortho… Grave ! »

Éviter des quiproquos, des non-sens à la lecture d’articles dans certains journaux ou revues, voire dans des livres publiés par des éditeurs pressés, défricher autant que déchiffrer nombre d’échanges sur les réseaux sociaux pour en comprendre le sens, ou à la réception de courriers administratifs ou sur des vitrines de commerces, est d’actualité.

Il faut se rendre à l’évidence, l’orthotypographie n’a pas bonne presse : au mieux, elle est méconnue, au pire, elle est ignorée ou cataloguée de ringarde. Pourtant, elle est un fabuleux outil au service de celui ou celle qui rédige pour être compris. L’orthotypographie est un grand mot pour révéler un sens qui en dit long par des caractères souvent brefs : majuscule ou minuscule, trait d’union ou son absence, caractère romain ou italique ? Etc.

À tout écrivain public, rédacteur-conseil, prestataire et conseil en écriture, qu’il soit à l’aube de choisir cette profession de l’écrit ou déjà inscrit dans le métier du rédactionnel pour autrui, je ne peux que conseiller l’acquisition du formidable ouvrage de Jean-Pierre Colignon, Dictionnaire orthotypographique moderne, éd. CFPJ. Livre récent qui actualise, explique, précise ce que l’histoire, l’usage, la logique véhiculent jusqu’à aujourd’hui de caractéristiques sur cette forme de langage. De savoureux exemples, souvent drôles illustrent à merveille des erreurs commises qui n’apportent que confusion dans l’esprit des lecteurs.

Ainsi que l’écrivait Jacques André dans Petites leçons de typographie : « Les majuscules distinguent, mais n’honorifient pas. » Pourtant, elles fleurissent partout, y compris sur des noms communs après des virgules. En revanche, ne pas la mettre, par exemple, à Académie française, si l’on veut désigner l’institution à caractère unique et national, est, en la privant de son histoire, une écriture fautive. Comme souvent dans ce langage discret, le caractère dit plus que lui-même, il témoigne d’une histoire, de l’Histoire ; l’orthotypographie est une espèce de romancière apportant nuances et subtilités, tout en finesse, comme écrire en italique des œuvres littéraires, des titres de journaux, etc.

Après avoir rédigé un article sur le « trac », pour moi inhérent au métier d’écrivain public, j’aurais pu intituler celui-ci « le doute », car en matière d’orthotypographie, l’espace entre les deux – doute /  orthotypographie – a un caractère insécable. Voir l’article sur le « trac ».

Sophie Gava, rédacteur-conseil